mardi, septembre 27, 2005

-Présence- Le baril redescend sous les 64$


Un petit entrefilet dans Le Monde daté de ce matin annonce le baril de pétrole sous les 64$ sur les marchés asiatiques lundi 26/09.
Cette baisse est ésssentiellement motivée par Rita. Le cyclone ayant été moins dévastateur que ce que l'on redoutait, les places boursiéres ont réagi favorablement.
En effet les investisseurs craignaient que les installations de raffinement basées en Louisiane ne soient fortement endommagées. Ce qui aurait diminué sensiblement les capacités d'approvisionnement et, bien entendu, fait grimper le cours de l'or noir. Mais il en a été autrment. Les dégats ne sont pas catastrophiques et la production ne sera pas ralentie, ou juste le minimum.

La crise du pétrole actuelle remonte à 2002. Nous sommes dans son 43éme mois, ce qui représente une durée record. Elle se distingue également par sa nature. Contrairement aux précédents chocs, celui-ci n'est pas dû à une diminution de la production ou de la distribution, mais à une nette augmentation de la demande. De ce fait, la production est devenue insuffisante et nombre d'acteurs de la chaine de production/distribution ne peuvent faire face.
Il faut ajouter à cela tout un tas de contingence qui compléxifient nettement la situation.
Parmi elles: la guerre en Irak et ses conséquences sur l'exploitation du pétrole local. La situation au proche et moyen-orient très tendue. L'émergence du terrorisme en Arabie Saoudite, la crise nucléaire en Iran qui lui fournit un levier puissant. Un différent entre les USA et le Venezuela. Les troubles au Nigeria, Gabon. Les gréves des ouvriers norvégiens et bien-sûr les cyclones américains: Yvan en 2004 Katrina et Rita derniérement.
Le marché devenu instable est propice aux spéculations, enchevêtrant encore un peu plus le contexte.

Les formes de rejaillissement sur les relations entre les différents acteurs du marché sont multiples:
L'Iran se sert de son pétrole pour conforter sa position dans la crise du nucléaire et arrache une décision de l'AIEA de ne pas saisir l'ONU. Par ailleurs le rapport de l'AIEA reste clair sur le non respect du TNP (Traité de Non Prolifération). Dans cette tension, d'autres conséquences indirectes apparaissent: la Chine et la Russie appuient fortement l'Iran. Le Venezuela a carrément voté contre le rapport de l'AIEA, mais nous y reviendrons.
La guerre en Irak est bien-entendu une conséquence de la crise. Etant l'une des plus grosse réserve du monde, il devenait plus qu'interréssant de mettre la main dessus.
Les relations entre les pays acheteurs et ceux du proche et moyen-orient sont de plus en plus soumises à ce paramètre de crise dans le monde du pétrole.
Pour en revenir au Venezuela, il faut mettre en relation deux choses. La première est que les relations avec les Etats-Unis ne sont pas très cordiales pour des raisons politiques. Dans cette opposition, le Venezuela marque des points. D'abord en jouant sur le robinet à pétrole. Ensuite en soutenant l'Iran, prenant ainsi parti dans la crise qui implique une deuxiéme source mondiale. Il n'a pas échapper au Venezuela que de s'inscrire en faux sur le texte de l'AIEA allait le possitionner comme un allié auprés de l'Iran et ainsi renforcer son poids dans la crise pétrolière mondiale. Les ficelles sont grossiéres mais éfficaces.

Il est difficile de prévoir ce qui se passera sur les marchés. Mais cette crise participe déjà à l'accélération des recherches, application et popuilaristaion des énergies renouvelables en opposition aux énergies fossiles.
On paye plus cher pour le moment, mais peut être pour ne plus payer du tout.

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